Regardez vos doigts, ils parlent !
Mohamed Ali et Marilyn Monroe. © Sipa / Maxppp
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Regardez attentivement vos mains. Si vous êtes un homme, votre annulaire est plus long que votre index. Si vous êtes une femme, c'est l'inverse. Enfin, normalement.... Cette différence anatomique entre les deux sexes est connue depuis l'Antiquité. Par exemple, les Romains associaient la longueur de l'annulaire à la fertilité et c'est pour cela qu'ils y glissaient un anneau. Mais, personne, jusqu'ici, n'était capable d'expliquer sérieusement cette curiosité. Il aura fallu attendre jusqu'à ce jour que deux biologistes de l'université de Floride (États-Unis) pointent du doigt la bonne explication. Leurs récents travaux leur font affirmer que la taille de l'annulaire est sous la coupe des hormones sexuelles présentes dans l'embryon.
Dans un article scientifique publié par les Comptes-rendus de l'Académie des sciences américaines (PNAS), les deux biologistes du comportement Martin Cohn et Zhengui Zheng précisent que la proportion des doigts chez l'homme et la femme dépend de la proportion d'hormones mâles et femelles présente dans les doigts au cours du développement embryonnaire. On s'en doutait depuis quelque temps, mais eux en apportent enfin la preuve.
Pour mener leur étude, ils ont travaillé sur la souris dont les proportions entre les doigts sont similaires à celles des humains. Entre autres expériences, ils ont inhibé les récepteurs de testostérone chez des embryons mâles qui se sont retrouvés avec une proportion "féminine", c'est-à-dire un annulaire plus court que l'index, à l'âge adulte. En revanche, quand ils ont ajouté de la testostérone, alors l'index s'est allongé davantage que la normale. Leurs travaux ont établi que le signal hormonal détermine le taux de division cellulaire et que les os constituant chaque doigt possèdent une sensibilité différente aux androgènes et aux oestrogènes. Mais surtout, les deux compères ont pu produire une liste de dix-neuf gènes dont l'expression est sous la dépendance du bain hormonal au stade embryonnaire.
Traitement adapté
Cette découverte est loin d'être anecdotique, car, en jetant un rapide coup d'oeil sur les mains de son patient, le médecin traitant pourra mieux diagnostiquer la maladie de celui-ci ou même les raisons sous-jacentes d'un comportement anormal. Et, par conséquent, choisir le traitement le mieux adapté. Par ailleurs, le travail des deux biologistes américains éclaire d'un jour nouveau de précédentes observations établissant un lien entre la proportion des doigts et la composition du sperme, l'agressivité, l'orientation sexuelle, la dépression, les capacités sportives, mais aussi le risque cardiaque et le cancer du sein. "La découverte que la croissance des doigts est contrôlée directement par les récepteurs androgènes et les oestrogènes confirme que la proportion des doigts constitue, tout au long de la vie, la signature de notre bain hormonal primitif", explique Martin Cohn. Et d'en conclure qu'un grand nombre de maladies de l'adulte ont une origine foetale.
Mais attention à ne pas tirer de conclusions trop hâtives : l'homme possédant un annulaire plus petit que l'index n'est pas forcément gay, et la femme à long annulaire ne fera pas forcément une bonne boxeuse. Il faut faire preuve d'un minimum de... doigté dans ses conclusions.
Dans un article scientifique publié par les Comptes-rendus de l'Académie des sciences américaines (PNAS), les deux biologistes du comportement Martin Cohn et Zhengui Zheng précisent que la proportion des doigts chez l'homme et la femme dépend de la proportion d'hormones mâles et femelles présente dans les doigts au cours du développement embryonnaire. On s'en doutait depuis quelque temps, mais eux en apportent enfin la preuve.
Pour mener leur étude, ils ont travaillé sur la souris dont les proportions entre les doigts sont similaires à celles des humains. Entre autres expériences, ils ont inhibé les récepteurs de testostérone chez des embryons mâles qui se sont retrouvés avec une proportion "féminine", c'est-à-dire un annulaire plus court que l'index, à l'âge adulte. En revanche, quand ils ont ajouté de la testostérone, alors l'index s'est allongé davantage que la normale. Leurs travaux ont établi que le signal hormonal détermine le taux de division cellulaire et que les os constituant chaque doigt possèdent une sensibilité différente aux androgènes et aux oestrogènes. Mais surtout, les deux compères ont pu produire une liste de dix-neuf gènes dont l'expression est sous la dépendance du bain hormonal au stade embryonnaire.
Traitement adapté
Cette découverte est loin d'être anecdotique, car, en jetant un rapide coup d'oeil sur les mains de son patient, le médecin traitant pourra mieux diagnostiquer la maladie de celui-ci ou même les raisons sous-jacentes d'un comportement anormal. Et, par conséquent, choisir le traitement le mieux adapté. Par ailleurs, le travail des deux biologistes américains éclaire d'un jour nouveau de précédentes observations établissant un lien entre la proportion des doigts et la composition du sperme, l'agressivité, l'orientation sexuelle, la dépression, les capacités sportives, mais aussi le risque cardiaque et le cancer du sein. "La découverte que la croissance des doigts est contrôlée directement par les récepteurs androgènes et les oestrogènes confirme que la proportion des doigts constitue, tout au long de la vie, la signature de notre bain hormonal primitif", explique Martin Cohn. Et d'en conclure qu'un grand nombre de maladies de l'adulte ont une origine foetale.
Mais attention à ne pas tirer de conclusions trop hâtives : l'homme possédant un annulaire plus petit que l'index n'est pas forcément gay, et la femme à long annulaire ne fera pas forcément une bonne boxeuse. Il faut faire preuve d'un minimum de... doigté dans ses conclusions.
Le Point.fr - Publié le 07/09/2011 à 12:48 - Modifié le 07/09/2011 à 14:28
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